Emploi en Afrique : Des millions d’emplois bien rémunérés d’ici 2020 !

72 millions : d’après le cabinet conseil international McKinsey, c’est le nombre d’emploi bien rémunérés qui pourraient être créés en Afrique d’ici 2020 ! Plus intéressant encore, le rapport indique que, sur ces 72 millions, 54 millions seraient à mettre au crédit du développement structurel déjà engagé mais que 18 millions supplémentaires pourraient dépendre directement de politiques volontaristes et de réformes de fond.

 Le chiffre a de quoi donner le tournis mais les conclusions sont limpides : si l’Afrique sait faire face à certains obstacles inhérents à son marché de l‘emploi, ce sont des dizaines de millions de postes qui verront le jour en moins de 5 ans, notamment dans quatre secteurs à très fort potentiel.

 Quarté gagnant : l'agriculture, l’industrie, le commerce de détail et l'hôtellerie

Si elle continue à se développer à son rythme actuel, l’agriculture créerait 8 millions d’emplois stables nets d’ici 2020. Mais ce ne sont pas moins de 6 millions d’emplois supplémentaires qui verraient le jour en suivant les deux pistes-clés indiquées par McKinsey :

1. Développement à grande échelle de l'agriculture commerciale sur des terres non cultivées à ce jour

2. Évolution de productions peu rentables vers des cultures à forte valeur ajoutée : cultures horticoles, biocarburants…

Le secteur manufacturier pourrait multiplier par deux la prévision actuelle, en passant de 7 à 15 millions le nombre d’emplois créés en Afrique d’ici 2020. A la condition de restructurer la production en pariant sur un modèle intégré, embrassant la totalité de la chaîne de valeur. Par exemple en réformant la production de matières premières agricoles en industries de transformation (agro-industries) alimentaires (nourriture, boissons) ou manufacturées : textile, maroquinerie, produits dérivés du bois…

En misant sur la modernisation du secteur, le commerce de détail et l'hôtellerie ajouteraient 5 millions d’emplois supplémentaires aux 9 déjà tendanciellement prévus.

Les chantiers à prévoir pour accélérer la croissance :

1. Régler les problèmes des voyages aériens inadéquats et trop coûteux
2. Réformer l’obligation de visa
3. Améliorer les transports
4. Résoudre les difficultés liées aux droits d'utilisation et au développement des terres

La croissance de l’emploi serait également portée par d’autres secteurs à fort potentiel comme la construction, le transport et la communication, les services financiers ainsi que les services publics et sociaux.

 Et les risques majeurs d’échec sont…

Les 3 principaux obstacles à la réussite de ce scénario idyllique pointés par le rapport McKinsey doivent rapidement être pris à bras le corps par les responsables politiques et économiques, au risque de refroidir ou de faire fuir les investisseurs :

1. L’instabilité politique (manque de lisibilité à court, moyen et long termes)

2. Les insuffisances des infrastructures du continent (urgence d’une politique de grands travaux)

3. Les conditions macroéconomiques (conjoncture mondiale)

Il est donc indispensable de procéder rapidement à des réformes structurelles importantes pour booster sérieusement une croissance déjà naturellement élevée, notamment dans les secteurs nécessitant une forte main-d'œuvre.

 5 axes d’amélioration pour aborder 2020 sur les chapeaux de roue

Le rapport McKinsey ne ce contente pas de dresser un constat optimiste de la capacité de l’Afrique à créer les conditions d’un véritable boom économique à l’horizon 2020. A l’instar d’un véritable programme de gouvernement, il dresse un catalogue de 5 chantiers phares à mettre en œuvre pour envisager l’avenir avec sérénité :

1. Identification des secteurs à forte intensité de main-d'œuvre

2. Amélioration des financements dans des secteurs ciblés

3. Construction d’infrastructures favorables à l’essor des exportations

4. Simplification des réglementations afin de faciliter les échanges

5. Développement de l’accès à l’enseignement secondaire et supérieur afin de créer les compétences nécessaires dans les secteurs clés. 

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